Ultraviolets, lumière bleue et phototoxicité

Les rayons ultraviolets, appartenant à la lumière non visible, et la lumière bleue, appartenant au spectre visible, présentent des risques pour l’œil humain qu’il convient de bien connaître pour mieux s’en prémunir. Cet article explique les mécanismes de phototoxicité de ces rayonnements et décrit les différents troubles et pathologies oculaires qu’ils peuvent induire.

Dès l’Antiquité, Socrate décrit l’effet délétère de l’observation directe ou réfléchie du soleil. Il existe une frontière étroite avec l’âge entre la photo-transduction à l’origine des phénomènes de la vision et la pathologie liée à l’excès de photons, qui peut exposer l’œil à une toxicité soit de façon aiguë, soit de façon cumulée tout au long de la vie par les facteurs de surexposition, ce d’autant plus que l’espérance de vie augmente.

La rétine, qui fait partie de la partie postérieure de l’œil, est exposée aux rayonnements résiduels (peu d’ultra-violets mais essentiellement de la lumière bleue avec un risque sur le vieillissement maculaire, et le déve-loppement de maculopathies, dont la dégénérescence maculaire liée à l’âge [DMLA]).

LES RISQUES DES RAYONNEMENTS UV POUR L’ŒIL HUMAIN

C’est le classique tableau du «coup d’arc» ou de l’ophtalmie des neiges à l’origine d’un larmoiement, d’une rougeur, d’une douleur intense au niveau des yeux, d’une photopho-bie, c’est-à-dire d’une sensibilité à la lumière et d’une sensation de grains de sable. Le sujet sera invalide visuellement pendant 6 à 24 heures et la guérison peut être obtenue en 48 heures.À long terme, l’appareil visuel ne développe pas de tolérance à l’expo-sition répétée aux UV, contrairement à la peau.

La rétinopathie solaire aigüeL’altération provoquée par les UVA porte sur les photorécepteurs. Ces accidents peuvent survenir lorsqu’une personne observe une éclipse ou lorsqu’elle soude sans lunettes de protection. À plus petite échelle, il est possible que les chirur-giens qui travaillent au microscope opératoire soient également exposés. Actuellement, les lésions maculaires peuvent être observées et visuali-sées notamment par un examen du fond d’œil et un OCT (tomographie en cohérence optique) maculaire.

Claude Speeg-Schatz Ophtalmologue, Hôpitaux universitaires de Strasbourg.  Télécharger la brochure complet ici

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